La vraie vie des vrais enfants instruits en famille Témoigner et agir pour sauvegarder la liberté d'instruction

mercredi 27 juillet 2016

Thomas, une pause pour mieux rebondir

Thomas a 12, il est en 5e.
C'est un élève "normal". Des notes dans la moyenne, plutôt discret.

Thomas est un sportif, il a rejoint le club de tennis de sa ville et aime beaucoup ce sport, il rêve de devenir champion.

Il s'entraîne chaque semaine avec bonheur et assiduité.

Mais un jour, quelque chose se brise.



Lorsqu'il monte en voiture ce soir là, la maman de Thomas voit bien qu'il n'est pas dans son assiette. Cette nuit là, Thomas ne dort pas, ni beaucoup de nuits suivantes.

Il refuse d'aller à l'école et à l'entraînement, pleure, hurle, s'enferme dans sa chambre.

Ses parents essaieront tout pour l'aider, pour comprendre, ils seront soutenus par divers accompagnants mais jamais ils ne sauront ce qu'il s'est passé ce jour-là...

Alors Thomas commence à faire l'école à la maison, le temps de se réparer, le temps de reprendre des forces pour pouvoir affronter de nouveau le monde extérieur.

Thomas est un battant, malgré tout. Il passe son brevet en candidat libre, avec succès, et demande à aller au lycée.

Ici, les élèves ne le connaissent pas, les professeurs ne savent pas. Mais ils voient bien que Thomas est différent. Il a peu d'amis. Les professeurs en revanche louent sa maturité et son autonomie.

Pour Thomas, l'instruction en famille ne pouvait pas tout réparer, mais elle lui a permis de maintenir la tête hors de l'eau, sans le brusquer.

Il fallait juste lui laisser le temps.

(Thomas, depuis, a décroché un bac ES avec mention et poursuit ses études.)


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jeudi 21 juillet 2016

Louna, la joie de vivre étouffée



Louna était une enfant vive et gaie.

Et puis elle a commencé l'école, des larmes ont débordé de ses yeux, jour après jour, semaine après semaine. La maîtresse a bien expliqué à sa maman que Louna était trop proche d'elle, que ça allait passer, qu'il ne fallait pas céder. La maman voulait le meilleur pour sa fille, elle a déposé sa fille matin après matin.

Louna a cessé de pleurer mais elle a perdu sa joie de vivre, jour après jour, semaine après semaine. 

Elle avait besoin de bouger, à l'école il fallait rester assise.
Elle avait besoin de manipuler, à l'école il fallait écouter en silence.
Elle avait besoin de s'intéresser, à l'école elle disait s'ennuyer.
Louna a quitté l'école et retrouvé le bonheur d'apprendre.
Elle a pu bouger, manipuler, s'intéresser.
En revanche les contrôles pédagogiques l'ont toujours effrayée. Un contrôle négatif c'est la possibilité d'être renvoyé à l'école et ça, c'est une idée difficile à vivre quand on a perdu sa joie de vivre à l'école...
Lorsqu'un enseignant lui a dit que de toute façon elle ne réussirait jamais ses examens, qu'elle n'apprenait pas assez à la maison, Louna a perdu confiance en elle. Elle se voyait renvoyée à l'école, sans aucune issue possible... Elle se voyait sans aucun avenir, tout est devenu noir.
Ne jamais sous-estimer le poids des mots et des condamnations pour un enfant ou un ado...
Louna a été "oubliée" les deux années suivantes, elle a pu se reconstruire doucement, sans trembler... Grâce à cet "oubli", Louna a réussi un examen.


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mercredi 20 juillet 2016

Maeva, trop petite pour apprendre à son rythme




Maeva est petite, petite par la taille, petite par l'âge puisque c'est la plus jeune, elle est née en décembre.

Mais Maeva veut apprendre toujours plus, toujours plus vite.
Maeva commence à lire, elle a un niveau en mathématiques largement supérieur à ce qui est proposé en classe, ses parents demandent un saut de classe.
Trop petite leur répond-t-on.
Maeva ne sait de toute façon pas bien tenir un stylo ou une paire de ciseaux, elle ira au CP comme les autres.
Au CP Maeva est trop petite pour lire aussi bien, trop petite pour savoir jongler avec les chiffres, les autres se moquent d'elle "arrête de faire ton intéressante, t'es trop petite ! t'es qu'un bébé qui sait même pas dessiner".
Maeva est trop petite pour faire une dépression. Trop petite pour vouloir mourir et pourtant Maeva veut disparaître pour toujours... Elle n'en peut plus d'être trop petite pour apprendre comme elle veut, comme elle a besoin...
Maeva n'est pas trop petite pour l'instruction en famille, pas trop petite pour apprendre enfin autant qu'elle veut et tant pis si elle ne sait pas dessiner ou tenir un crayon !
Maeva n'est pas trop petite pour l'inspecteur pédagogique qui est heureux d'échanger avec elle, d'égal à égale, sans tests.
Maeva est trop petite pour la prof d'anglais qui, à 11 ans, lui demande d'échanger en anglais durant 20 mn...
Maeva est trop petite pour la prof de maths puisqu'elle ne pose pas tous ses calculs, la tête de Maeva est trop petite pour y parvenir... La tête de Maeva y parvenait pourtant ce jour-là. Mais après 42 minutes de questions incessantes et calculs de tête, Maeva a développé une allergie aux maths.
Maeva est trop petite pour lire Sartre ou la version intégrale des Misérables, c'est la prof de français qui l'a dit.
Maeva est trop petite pour se souvenir de ce qu'elle a vu en histoire un an et demi plus tôt tant pis si son cousin qui a eu 20/20 en évaluation sur les fleuves ne sait plus 3 semaines après que c'est la Seine qui passe à Paris...

En instruction en famille, la mémoire risque toujours d'être trop petite quand les tests sont imposés.


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lundi 18 juillet 2016

Maman Crapaud Chameau, pourquoi refuses-tu les tests ?

l'avis de Crapaud Chameau

1) Le socle commun

Ah, le fameux socle. Ce mot qui désigne l'ensemble des connaissances et compétences censées être acquise à un certain âge. Avant d'avoir des enfants, j'aurais pu envisager que les enfants puissent, au même âge, acquérir les mêmes connaissances et compétences. Mais depuis que je suis devenue maman, j'ai réalisé que chaque enfant est différent et si l'un sera capable de lire parfaitement à 6 ans, l'autre ne le pourra qu'à 8 seulement et l'autre à 4 et ce, même si les méthodes proposées sont les mêmes pour tous. Le savoir n'est pas un liquide que l'on verse dans un récipient cérébral, c'est une envie personnelle profonde, un dépassement de soi. Je crois que Maria Montessori et Charlotte Mason ne me contrarieraient pas sur ce sujet. Penser que l'on puisse évaluer un enfant en fonction de son âge est, de mon point de vue, absurde.

2) Pédagogie contre universalité

Pour évaluer uniformément, égalitairement, il faudrait que tous les enfants soient instruits de la même manière, c'est-à-dire accepter une pédagogie universelle. L'être humain est bien trop complexe pour lui assigner une seule façon d'apprendre. L'apprentissage est fonction de tellement d'éléments qu'il est impossible d'établir une pédagogique universelle (et heureusement !), elle se fait à la carte, selon la personnalité de chacun et certainement pas dans un Ministère pour des classes de trente enfants.

3) Diversité et subjectivité

De la même manière, on ne peut accepter de se soumettre à une liste préétablie de manuels scolaires. Sélectionner des manuels d'apprentissage se fait de façon arbitraire. L'exemple le plus frappant est sans doute celui des manuels d'Histoire. Or, en fonction de sa propre appartenance éthnique, sociale, religieuse et politique, le parent est en droit de favoriser l'apprentissage correspondant le plus à son identité et à ses affinités, tout en veillant à développer l'ouverture d'esprit de ses enfants. C'est ce que l'on appelle la diversité, souvent pointée du doigt car pouvant mener à des dérives. Mais l'école est-elle à l'abri de ces dérives ? Ma propre expérience m'a montré que non. Y-a-t-il ici un lecteur n'ayant jamais eu un professeur manifestement pro-marxiste et/ou anti-clérical durant sa scolarité ? Dès lors que l'on admet l'impossibilité d'établir une liste universelle de manuels, comment évaluer égalitairement les enfants ?

4) Comparaison

Se faire évaluer, c'est se faire comparer à un échantillon, ici d'enfants de même âge, c'est-à-dire à une moyenne X selon des critères choisis. Un enfant bon en Maths, par exemple, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il en sait plus que la moyenne ? Est-ce que pour autant, cette force sera mise à profit ? Non, pas dans l'immédiat du moins car ce que l'on cherche, ce n'est pas de faire des petits Poincaré (ceux qui connaissent l'imposture Einstein comprendront), c'est d'amener l'enfant à acquérir des connaissances générales. Meilleur que la moyenne ou moins bon que la moyenne, ça ne veut pas dire grand chose. Au primaire, j'étais dernière de classe, en sortant du cm2 je savais à peine lire et encore moins écrire. J'ai terminé le lycée première de classe. Les statistiques de ce genre ne servent qu'à dorer l'Éducation nationale, rassurer ou inquiéter les parents et détruire la confiance en soi des enfants. Ces chiffres ne veulent rien dire. Quel est le taux de réussite du Brevet des collèges ? Il est élevé, pourtant combien de collégiens savent calculer sans calculatrice, savent rédiger un paragraphe sans faute ?


Je comprends que l'Éducation Nationale veuille se protéger d'éventuelles poursuites, elle a le devoir de s'assurer que chaque petit citoyen soit instruit. Ce n'est cependant pas à elle de déterminer ce qu'est une bonne instruction. Ici, au Québec, les Commissions scolaires évaluent le travail effectué via un portefolio, un document sur lequel figurent des échantillons de travaux scolaires, de photos... L'enfant semble-t-il fréquenter d'autres enfants ? A-t-il progressé dans ses apprentissages ? A-t-il l'air heureux et épanoui ? Voilà des questions pertinentes ! Des examens dans des établissements que l'enfant ne connaît pas, selon des procédures auxquelles il n'est pas habitué, avec des inconnus, c'est une ineptie, une moquerie, c'est rabaisser l'enfant. Et ça, c'est inacceptable.


À la loterie des instits, Antoine tire souvent le mauvais numéro

IEF, harcèlement scolaire, psy cmpp

Antoine est entré à l’école à 2 ans et demi dans la même école que sa grande sœur. C’était un peu tôt à mon goût, mais les aléas de la vie ont fait que je n’avais pas le choix, je ne pouvais rester à la maison pour m’en occuper. Élèves pas méchants mais turbulents et grossiers, une maitresse toute neuve, vite dépassée. Mais motivée néanmoins, voulant bien faire : accordons-lui ça... Mais pas plus.

Très vite, elle se met à soupçonner un trouble du langage chez Antoine. Un bébé de 2 ans et demi qui parle bébé, c’est inquiétant, qu’on se le dise. Je me fais régulièrement sermonner (oui oui) sur l’importance de la lecture, ce qu'on peut appeler un comble (ndlr : j'étais alors étudiante en lettres modernes, en parcours de préparation des concours de l'enseignement; autant dire qu'elle prêchait une convaincue). 

Les après-midi sont très difficiles car il y a bien longtemps qu’il ne fait plus de sieste, mais malgré mes demandes, et bien que ce soit un enfant très calme, on ne l’autorise pas à rester dans une autre classe (dans un coin bibliothèque, pour combler son soit-disant manque de lecture, par exemple?). Heureusement, il y a une aster adorable qui passera l’année à s’occuper de lui, à le bercer, lui faire les marionnettes et autres pendant que tout le monde dort. Malheureusement, un jour sur deux, il y en a une autre qui l’oblige à rester couché sans bouger sous peine d’aller au coin. Ça, je ne l’ai appris que plus tard, trop tard, lorsqu’il a enfin su s’exprimer comme un grand.

Puis la maitresse est tombée enceinte, elle a été arrêtée très tôt, et la valse des remplaçantes a commencé. Certaines n’étaient que nulles et inutiles. D’autres étaient carrément odieuses, une en particulier dont les enfants s’étaient plaint qu’elle leur mettait des claques derrière la tête. Appels à la directrice, mais ces femmes se succédant tous les 15 jours, jamais le temps d’intervenir sérieusement, et puis, vous savez : «les élèves sont difficiles ici, les maitresses font de leur mieux, elles sont jeunes, faut leur laisser le temps d’apprendre...»

Faisons un saut dans le temps, nous avons déménagé, Antoine entre en grande section de maternelle. 

Ironie du sort : ces deux années à l’école précédente ont fini par lui faire développer un réel trouble du langage. La maîtresse est adorable, une vraie mamie gâteau douce et rassurante. Elle fait de son mieux pour aider Antopine à s’acclimater et à reprendre confiance en lui. Ce ne fut pas suffisant, et nous finîmes par aller consulter un orthophoniste. Petit bilan, rien de méchant d’après elle, un stress causé par un manque de confiance en soi. Par hasard, il se trouve qu’elle connait l’école de notre précédent lieu de vie, une de ses connaissances y vit également! Pour elle, aucun doute, le problème vient de là. Elle va le prendre pour quelques séances 1/2 heure chaque vendredi soir, le temps de le débloquer. La semaine suivante, il sait prononcer tous les mots sur lesquels il butait jusqu’alors! Subsiste un léger «chuintement» sur le «s», lorsqu’il ne fait pas attention, mais c’est à peine audible. Rapidement, l’orthophoniste nous dit qu’elle en a fini, notre fils va bien, nous sommes soulagés et l’année se termine dans la joie.

Et puis... l’entrée au CP. Une nouvelle maitresse infecte. Elle perçoit le défaut de prononciation du gamin, nous fait convoquer, nous harcèle pour qu’on l’envoie chez l’orthophoniste... Cette horrible personne va jusqu’à le ridiculiser devant la classe en l’imitant chaque jour devant tout le monde dès qu’il ouvre la bouche, répond à une question, récite une poésie. Je vois mon fils rentrer en larmes car il a eu une mauvaise note en récitation, qu’il connait par cœur, mais la maitresse s’est acharnée à lui faire répéter une phrase pleine de «s», et il n’a jamais pu la prononcer comme il fallait. Il commence à bégayer, est de plus en plus nerveux, parle à un débit de plus en plus élevé, même nous parents n’arrivons plus à le comprendre. Seule sa grande sœur y parvient et joue les traductrices.

Ce1, 4e jour de classe, la maitresse m’interpelle à la sortie pour m’alerter des problèmes de langage d'Antoine... J’explose, je lui balance toutes les horreurs de sa collègue, elle est abasourdie, me rassure, nous comprend et nous assure qu’elle n’est pas comme ça et qu’elle fera de son mieux. Et elle le fit. L’année s’est passée tranquillement, le bégaiement n'existe plus, le débit est redevenu normal.

Puis, nouveau déménagement. Dans un petit village, une petite école de campagne avec des classes multi-niveaux dans un cadre tout à fait bucolique. On m’en a dit tellement de bien!

Oui, mais... Le directeur aussi est un nouvel arrivant, personne ne le connait... Dommage pour nous, nous en ferons les frais.

Même avec le recul, je ne comprends toujours pas comment cet homme est autorisé à enseigner? Je ne saurais même pas par où commencer pour décrire cet affreux personnage. Un mégalo de première (d’après mes savants calculs, si cet homme a vraiment passé tous les diplômes dont il se vante, exercé tous les métiers dans lesquels il prétend avoir de l’expérience, pratiqué tous les sports où il prétend exceller... Il doit avoir aux alentours de 103 ans? Il était plutôt bien conservé, je lui en donnais 35), un ego démesuré, un culte perturbant pour le IIIe Reich (les élèves ont étudié la 2de guerre pendant 2 ans, rien d’autres), et pour sa propre personne (leçon sur les adjectifs, exemple : «Monsieur Truc (lui) est un grand homme»), etc... Ha, aussi misogyne et, pour parfaire le tableau : nous avons appris plus tard qu’il était coupable de harcèlement moral et sexuel sur ses collègues.

La deuxième année a été vraiment très difficile. Monsieur Truc avait eu le temps de bien connaître les élèves et de gagner la confiance des parents, il a commencé à choisir ses souffre-douleurs.

C’est là que le vrai cauchemar a commencé... Oui, comparé à ce qui suit : tout ce que j’ai raconté précédemment est du pipi de chat.

Les deux années qui ont suivi ont été affreuses, je vais résumer vite fait : pardonnez mes réserves mais tout cela est vraiment trop douloureux, encore aujourd’hui, pour que je ne m’étende.

Monsieur Truc s’inquiète (?) pour Antoine, il sent que le petit a un potentiel et une grande intelligence mais ne donne pas son maximum, reste passif face aux apprentissages (marre de la 2de GM, peut-être?), est trop discret en classe (rien à voir avec son passé scolaire d’après lui, depuis le temps c’est oublié). Bref, ça recommence: de nouveau le harcèlement pour que nous consultions des spécialistes, on nous envoie vers le CMPP. Notre fils a de nouveau des troubles du langage, et des tics nerveux font leur apparition.

Nous en parlons à notre médecin de famille, qui semble totalement surpris :  il connait bien nos enfants, pour lui rien à signaler, il nous déconseille fortement cette voie. Mais à l'école, la pression est forte et les résultats en dégringolade. De guerre lasse, je fais alors LA bêtise qui nous mènera au désastre : je cède. 

Vous dire à quel point, aujourd’hui encore, je culpabilise pour ce moment de faiblesse... Si j'avais su où cela nous mènerait... Je pensais que ça se passerait comme avec l’orthophoniste : une petit bilan, tout va bien madame, on va lui rebooster l’égo vite fait au petit et le Monsieur Truc vous lâchera...

Hélas, pas du tout, ce fut : petit bilan, puis un autre, puis encore, on trouve rien, c’est louche, un enfant qu’on nous envoie a forcément quelque chose! Il ne saurait aller bien! Cherchons encore, mettons quelque séances de psychomotricité, il n’en a pas besoin mais ça peut pas faire de mal, puis envoyons chez le psy toutes les semaines, ho et puis tiens : passons lui un test de QI! Légèrement supérieur la moyenne avec un gros écart (positif) en langage et maintenant qu’est-ce qu’on fait de cette info? Rien, on ne change rien... On continue à le balader entre psy et psychométricienne sans nous expliquer quoi que ce soit...

L'année d'après, nous en sommes encore là : impossible de cesser le suivi, croyons-nous, car Monsieur Truc nous a à l’œil et n’attend que ça pour en conclure que nous privons notre enfant de soins nécessaires (il n’en démord toujours pas, malgré les bilans qui ne débouchent sur rien). Antoine va mal, très très mal. Il se sent bête, nul, il se marginalise complètement. Le taxi vient le chercher en plein milieu des leçons en classe pour le conduire chez le psy, ça fait causer les autres.

Nos relations avec notre fils se dégrade fortement... On se dit qu'il est mal dans sa peau, et que ce suivi psy doit l'aider, on n'ose l'interrompre. On ignore à ce moment que c'est au contraire ce qui provoque son mal-être. Antoine nous révèlera beaucoup plus tard qu'à chaque séance la psy lui disait que sa mère ne l'aimait pas, que c'est pour ça qu'il était malheureux, qu'il fallait qu'il lui raconte tout ce que ses parents faisaient pour l'exclure. 

À nous, lors des rdv-bilan, elle raconte... tout et n'importe quoi. Par exemple, qu'Antoine a la mauvaise place, c'est l'enfant du milieu. Lorsque je signale qu'ils sont 4, et que l'autre enfant du milieu (la n°3 donc) est un modèle de joie de vivre, elle me répond juste que ça n'a rien à voir : ils ont été 3 avant d'être 4, donc il est plus au milieu qu'elle (?)... Antoine grandit dans un environnement trop exclusivement féminin, il ne trouve pas sa place : chez nous il y a un papa, une maman, 2 filles et 2 garçons... Je ne suis pas très douée en maths, mais il me semble bien qu'on peut difficilement imaginer plus belle parité... Là non plus, il parait que ça n'a rien à voir : le petit frère ne compte pas car c'est un bébé (?), et le papa travaille trop pour être assez présent (tous les pères travaillant pour nourrir leurs familles apprécieront). Moi, de mon côté, je ne l'inclue pas assez aux activités... Par exemple, lorsque qu'on se fait les ongles avec les filles, pourquoi ne pas lui mettre du vernis aussi, pour jouer? (Oui, c'est une suggestion de la même psy qui nous reprochait qu'il soit élevé dans un contexte trop féminin...)

Bref, on n'avance pas...

Jusqu'au jour où tout éclate.

Un mardi soir. Mon mari est alors en voyage professionnel. C'est l'anniversaire de la grande, je devais faire le gâteau...

Les enfants sont à côté, je n'entends que la fin d'une phrase : Antoine menace son petit frère d'appeler la police pour le mettre en prison, ça le fait pleurer. Je rassure le petit en lui disant que c'est faux, que ça n'arrivera pas et demande à Antoine de confirmer. Il explose de rage, se met à hurler et à m'insulter, jette ses cahiers et monte l'escalier comme un fou. Je le suis jusque sa chambre, il est en train de tout retourner, me lance sa chaise de bureau au visage, explose la vitre de sa fenêtre à coup de poing en hurlant comme un damné qu'il est fou, "regarde maman, je suis fou, je fais n'importe quoi, je vais me tuer"

[...]

Je vais passer rapidement sur la suite : devoir maitriser, physiquement, son fils pour ne pas qu'il attente à sa vie au milieu des hurlements de terreurs de ses frères et sœurs, soigner sa main en sang, appeler de l'aide, consoler les petits sans le perdre de vue... sont des épreuves que je ne souhaite à personne.

Je vais passer plus rapidement encore sur la non réaction de la psy au récit de cet épisode, qui m'a juste confirmé qu'il était normal que je culpabilise mais que l'essentiel était que je sache en tirer les leçons. (Oui, depuis, j'en ai tiré une : plus aucun psy n'approchera aucun de mes enfants.)

Nous séchons de plus en plus souvent les séances du CMPP.

À l'école, ça ne va pas mieux, par le récit des copains, nous apprenons tout ce qu'Antoine subit régulièrement en classe : brimades et moqueries permanentes de Monsieur Truc qui l'appelle "l'extraterrestre".

Jusqu'au jour où nous apprenons que le maître a fait mal à notre fils. Impossible de savoir quoi, comment, dans quelle circonstances précises: certains élèves disent qu'il a été frappé, d'autres pincé à la joue... Leurs parents refusent que l'on implique leurs enfants, ce que l'on peut comprendre. Et Antoine, lui, nie tout en bloc, nous interdit d'en parler au maître (que redoute-t-il?) hurlant et pleurant quand nous lui en parlons.

De ce jour, je n'aurai de cesse que de harceler Monsieur Truc à mon tour. Pas un jour sans que je ne vienne l'attraper publiquement. Le croirez-vous? Ce grand pervers sexiste bourreau d'enfant est un lâche : très vite il va prendre l'habitude d'aller se réfugier dans sa classe dès qu'il me voit arriver.

Nous apprendrons l'année suivante qu'il y avait déjà eu des problèmes similaires dans son établissement précédent. Il obtient également sa mutation éclaire sans n'avoir prévenu personne de son départ.

L'année suivante, justement, est celle de l'entrée en 6e. Nous faisons le choix d'un collège privé pour que notre fils soit entouré de camarades sans avis préconçus sur lui, qui ne viendront pas lui rappeler ces années pénibles. Nous ne reprenons plus de rdv au cmpp, malgré leurs très nombreuses relances...

Antoine est aujourd'hui un ado "guéri", réparé : il commence à parler à peu près librement de ces années-là, sans entrer encore dans les détails toutefois.

Il est très agréable, généreux, altruiste, serviable, sociable. Il veut devenir vétérinaire. Il est en IEF depuis peu. L'école n'a décidément jamais été et ne sera jamais son truc, il s'y ennuie à mourir et fait n'importe quoi pour passer le temps.

Depuis qu'il est en IEF, il est très autonome et travailleur. D'ailleurs l'inspecteur chargé du contrôle, qui ignore tout de son passé ci-dessus, le lui a fait remarquer :  la quantité de travail accompli est impressionnante, et son organisation excellent.

Il a également noté... son aisance à l'oral! Pas mal, pour un garçon qui souffrait de troubles du langage, non?





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Louise, trop sage pour l'école



petite perle timide

Louise est l'aînée d'une fratrie de 5.

Elle a été scolarisée à 4 ans. Auparavant, nous n'en avions pas réellement ressenti l'envie, ni le besoin. Les expériences en halte-garderie n'avaient  pas été fameuses, Louise ne se mêlait pas aux autres enfants qu'elle trouvait trop bruyants et violents dans leurs jeux. Cela n'avait pas manqué d'inquiéter les "taties" qui ont bien essayé de l'intégrer, mais avec des méthodes pour le moins curieuses : la mettre au centre de la ronde (elle qui était si timide), la poursuivre pour la chatouiller (ça la faisait pleurer), la déguiser pour la détendre (elle se trouvait ridicule et boudait encore plus)... Bref, la première expérience de collectivité n'était pas une réussite.

Alors quand l'école maternelle du quartier nous l'a refusée car complète, nous n'avons pas trop insisté.

Plus tard, après avoir déménagé, nous nous sommes retrouvés près d'une école de centre ville récente, jolie, pleine de projets plutôt alléchants. Mais avec des élèves un peu difficiles (sans être monstrueux non plus) et surtout une maitresse qui prenait là son premier poste

Premières difficultés complètement inattendues. Notre fille se fait régulièrement chahutée en récréation, se fait voler son goûter chaque jour, supporte toujours mal l’agitation et le langage «fleuri» des autres élèves. Je fais part de mes inquiétudes à plusieurs reprises à la maîtresse, celle-ci est complètement dépassée, et ne sait que me répondre avec un air de panique dans le regard que, en effet, «les élèves sont durs ici, hein».

Le temps passe, rien ne s’arrange. Je surprends à plusieurs reprises des «jeux» très dérangeants entre les enfants. Par exemple: des petits garçons qui poursuivent les filles, les arrosent avec leurs gourdes en hurlant «Je te pisse dessus avec mon zizi!». Ce n’est qu’un exemple...


Et là, oui, je suis devenue cette mère qui prenait l’école pour une garderie, n’y mettant ma fille que lorsque je ne pouvais faire autrement.

Une autre maman de mes amies venait chaque jour aux heures de récré, avec son bébé en poussette, surveiller que tout se passait bien pour nos enfants, plus sensibles, plus posés que les autres. Elle a été convoquée par la directrice sur plainte des maîtresse, accusée de

Bien sûr la maitresse finit par se plaindre du manque d’assiduité, je lui renvoie les problèmes de surveillance... J’ai juste droit à un petit «on fait ce qu’on peut» qui ne me satisfait pas.

Et là: cerise sur le gâteau! Il y a un début d’enquête auprès de notre voisinage : elle est trop sage, notre fille, elle ne bouge pas, ne dit pas de gros mots, c’est louche... Et si nous étions des parents maltraitants?

La maîtresse commence à interroger tous les autres parents avec lesquels elle nous sait en contact plus ou moins proches.

Par chance, tout le monde nous connaissait assez bien, malgré notre arrivée récente dans le quartier et tous ont eu la même réponse : j'étais un modèle d'éducation sans violence, notre chez nous respirait la "zenittude".

Avertie par ces autres parents, je réagis vite, mets les choses à plat une bonne fois pour toutes avec cet inscrit', qui s'excuse maladroitement en passant. La fin de l’année se déroulera sans problème ni nouvel incident, mais Louise passe ses récréation collée au groupe de maîtresse.

Puis nous avons redéménagé trois ans plus tard. Louise est chanceuse, la suite de sa scolarité se passera à peu près sans encombre, du moins pas plus que la moyenne.

Reste que sa timidité maladive continue aujourd'hui encore de lui jouer des tours, et que, chaque année, je suis systématiquement convoquée par l'ensemble du corps enseignant pour me parler des problèmes comportementaux de Louise, qui "snobe" ses professeurs, refuse de leur réponde et de les regarder dans les yeux, même lorsqu'ils crient et menacent... Comme c'est surprenant.



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jeudi 14 juillet 2016

TESTS : nous sommes en pédagogie formelle, mais nous n'en voulons pas



L'avis de Poule ou coq?

Nous sommes en ief pour la première année.

Nous avons fait le choix d'une pédagogie plutôt formelle, riche et dense, aucune matière n'est mise de côté, tous les piliers du socle de compétence sont travaillés et je n'ai aucun doute que nous les aurons atteints, voire dépasser, pour les 16 ans des enfants.

Et pourtant, nous refusons les tests.

Qu'avons-nous à craindre?

Tout d'abord, c'est une question de principe

Nous avons une obligation de moyens quant à l'instruction de nos enfants, pas de résultats. Il est donc logique de vérifier ces moyens mis en œuvre, et nous nous y plions volontiers.

Certains diront que "si on y met les moyens, il y forcément des résultats" (sic!) alors  contrôler l'un pour valider l'autre : pas de souci!

À cela je réponds : doit-on en déduire, devant les résultats en déclin de l'école, que l'Éducation Nationale n'y met pas les moyens?

Oui, dit ainsi, ça devient gênant... Et on rétropédale, on admet volontiers que divers facteurs extérieurs puissent parasiter ou retarder les résultats.

Et bien pour l'instruction en famille, c'est pareil.

C'est une question de justice par rapport aux enfants scolarisés

Quand on est à l'école, on est interrogé sur une partie bien précise du programme, on révise, on réussit tant bien que mal l'évaluation, puis on peut oublier la totalité de la leçon. L'inspecteur, ni même la maîtresse, ne viendra jamais en fin d'année vérifier les acquisitions de la totalité de l'année écoulée. Combien d'entre eux échoueraient? La majorité, j'en suis sûre. Et même là, ça n'aurait aucune conséquence équivalente (pour nous :  retour forcé à l'école!)

Le principe en est totalement incohérent

Les évaluations à l'école valident un état des connaissances à l'instant T; les points forts compensent les points faibles; il suffit qu'un élève soit "moyen" pour valider une année. En cas d'échec, aucune conséquence : on ne vas pas le changer de classe ni d'école! Et il passera malgré tout au niveau supérieur.

Les évaluations en IEF sont une injonction à l'excellence, dans tous les domaines, à tout moment sous peine de quoi... on les renvoie à l'école où ces injonctions n'existeront plus!

Oui, c'est un paradoxe.

Les inspecteurs peuvent tout à fait confirmer la réalité de l'instruction sans tests

Les enseignants ne sont pas inspectés tous les ans, loin de là.
Et lorsque l'inspection se déroule mal, on ne leur retire pas leurs élèves pour autant!
On n'attend pas d'eux des résultats, on n'interroge pas leurs élèves pour valider l'inspection.

L'inspecteur observe la façon de travailler de l'enseignant, puis il y a un échange autour des fiches de travail et documents.

Un inspecteur est un professionnel de l'éducation, apte à juger la réalité de celle-ci et à en confirmer la cohérence. Ce qu'il peut faire dans le cadre scolaire, il peut également le faire dans celui de l'instruction dans la famille.

Un contrôle d'inspection et ses conséquences sont des choses trop lourdes pour reposer uniquement sur les épaules d'un enfant

Vous avez déjà vu un enseignant une veille d'inspection? Panique à bord!!! Et il n'est pas rare que celle-ci se termine dans les larmes...

Comment peut-on imposer à des enfants, possiblement déjà fragilisés par des expériences malheureuses, ce que même des adultes aguerris peinent à encaisser?

Les tests vont à l'encontre de notre choix pédagogique, et même ils pourraient se révéler contre-productif, voire néfastes 

Notre pédagogie exclue tout échec.
Nous prenons garde à ce que nos enfants ne se retrouvent pas dans une situation où leur ignorance d'un fait ou leur incapacité à résoudre un problème soit indépassable : il n'y a que des situations qu'on n'a pas encore résolue! La réussite est parfois proche, parfois plus lente, avec des détours, mais elle est toujours au bout du chemin, quoi qu'il arrive.

Et le plus souvent, nous ne raisonnons même pas en termes d'échecs ou réussites : il y a "juste" le plaisir de la découverte, sans compétition ni performance.

Nous croyons que mieux vaut une tête bien faite que bien pleine, que le plus important est de nourrir leur curiosité et leur goût des apprentissage. Peu importe la quantité de faits, définitions, dates ils connaissent, quel intérêt si ils ne sont plus capable de s'intéresser à ces savoirs?

Je vais paraphraser Charlotte Mason : l'essentiel n'est pas "quelle quantité de fait et donnés l'enfant a mémoriser", mais "à combien de sujets différents est-il capable de s'intéresser, et à quel point s'en soucie-t-il?"


Les tests échouent à représenter les connaissances et acquis de nos enfants

Les tests diront que mon fils a un problème de graphie, qu'il est incapable de réciter l'alphabet dans l'ordre et donc de faire une recherche dans un dictionnaire, qu'il se trompe souvent dans les reports des soustractions, et qu'il ne connait toujours pas les terminaisons des verbes du 3e groupe. Ils ne diront pas qu'il est capable de placer presque n'importe quel pays sur une carte et de préciser la capitale de nombre d'entre eux, que ses connaissances sur les dinosaures sont quasi encyclopédiques pour son âge, qu'il est capable d'expliquer ce qu'est un quark ou un trou noir à des adultes et de raconter les plus récentes découvertes en recherches spatiales, ni qu'il peut dessiner de tête des mécanismes complexes qu'il n'aura pourtant parfois observé que quelques minutes.

Des tests diront que ma fille fait trois fautes d'orthographe par mot, qu'elle ne comprend rien aux divisions, et qu'elle ne connait pas ses tables de multiplication. Ils ne révèleront pas sont talent inné pour la danse (2ans d'avance dans son école), ni pour le dessin (ses dessins d'observation sont dignes d'un niveau lycée), ne diront rien de sa passion pour l'Egypte ancienne et les hiéroglyphes, ni sur le fait qu'elle est en train de programmer son premier jeu vidéo, ni qu'elle s'est lancé dans l'écriture de nouvelles.

Bref, les tests diront sans doute bien des choses, mais aucune d'entre elles ne parlera réellement de nos enfants. Quel intérêt?

À ce stade de la réflexion, on va me rétorquer : "yaka" expliquer tout ça avant et adapter les tests.

Oui, mais non. C'est pas aussi simple. Car même comme ça, il subsisterait un énorme obstacle, dernier point problématique, mais pas le moindre.

 

Mes enfants ont conscience de leurs différences

Comment pourraient-ils ne pas l'être quand le monde passe son temps à les leur renvoyer au visage à tout bout de champ?

Ils en ont conscience, et ont, par les bons soins de la société en général, de l'école en particulier, intégré qu'il s'agissait d'un problème, d'un défaut, d'une erreur, d'un handicap à résoudre, quitte à le médicaliser.

Alors, quand vient le moment d'être évalués, le mécanisme d'autodéfense se met en marche et ils se bloquent, avec des symptômes différents l'un et l'autre.

Pour notre fils : la résistance tranquille, la force de l'inertie. Il a développé cette capacité à ne rien dire, rien faire, il peut rester des heures (sans exagérer) à dévisager son interlocuteur sans un bruit, sans qu'aucune émotion ne transparaisse. RIEN de ce que l'on peut dire ou faire ne saurait le convaincre d'ouvrir la bouche ou d'écrire quoi que ce soit s'il n'en a pas envie. Parfois, il se contentera de ça. S'il n'aime vraiment pas la personne en face (une maitresse en particulier en a fait les frais), il va en profiter pour l'analyser et la juger très fort (et mal). Peut-être même qu'au moment où l'on commencera à conclure qu'il ne sait rien, il se fera un plaisir de balancer toutes les réponses avec un air d'évidence, comme pour dire "arrête de me prendre pour un imbécile, et nous pourrons peut-être discuter". Au "jeu" de l'humiliation publique devant les autres les élèves, je connais une inscrit' qui n'a pas eu le dernier mot.
Faut-il déduire de ce calme apparent que tout va bien pour lui? Non. Ce repli sur lui-même est le résultat d'un parcours scolaire fait d'échecs, de brimades et d'humiliations, tant par les autres élèves que par le corps enseignant.
Il n'est ni pertinent ni bienveillant de le pousser ainsi dans ses retranchements.

Pour ma fille : c'est une perfectionniste, elle ne se permet aucune erreur. Je l'ai vu rentrer en pleurs de l'école suite à la "très mauvaise note" (sic) de 17/20, persuadée de nous décevoir, s'excusant de toutes ses larmes... Je crois qu'elle cherche toujours à compenser les mauvais résultats de son frère. Chaque veille d'évaluation est une torture, faite de nuit blanche, crise d'angoisse, pleurs, vomissements... Elle complexe énormément sur son orthographe et supplie qu'on ne l'oblige pas à écrire publiquement.
Est-il constructif de la mettre au supplice annuellement?

Bref, les tests sont vécus chez nous comme un acte de malveillance, inutiles, ils ne disent RIEN de l'instruction passée, fragilisent un peu plus encore des enfants qui ont déjà bien assez souffert et nuisent aux apprentissages à venir.