lundi 18 juillet 2016

Louise, trop sage pour l'école



petite perle timide

Louise est l'aînée d'une fratrie de 5.

Elle a été scolarisée à 4 ans. Auparavant, nous n'en avions pas réellement ressenti l'envie, ni le besoin. Les expériences en halte-garderie n'avaient  pas été fameuses, Louise ne se mêlait pas aux autres enfants qu'elle trouvait trop bruyants et violents dans leurs jeux. Cela n'avait pas manqué d'inquiéter les "taties" qui ont bien essayé de l'intégrer, mais avec des méthodes pour le moins curieuses : la mettre au centre de la ronde (elle qui était si timide), la poursuivre pour la chatouiller (ça la faisait pleurer), la déguiser pour la détendre (elle se trouvait ridicule et boudait encore plus)... Bref, la première expérience de collectivité n'était pas une réussite.

Alors quand l'école maternelle du quartier nous l'a refusée car complète, nous n'avons pas trop insisté.

Plus tard, après avoir déménagé, nous nous sommes retrouvés près d'une école de centre ville récente, jolie, pleine de projets plutôt alléchants. Mais avec des élèves un peu difficiles (sans être monstrueux non plus) et surtout une maitresse qui prenait là son premier poste

Premières difficultés complètement inattendues. Notre fille se fait régulièrement chahutée en récréation, se fait voler son goûter chaque jour, supporte toujours mal l’agitation et le langage «fleuri» des autres élèves. Je fais part de mes inquiétudes à plusieurs reprises à la maîtresse, celle-ci est complètement dépassée, et ne sait que me répondre avec un air de panique dans le regard que, en effet, «les élèves sont durs ici, hein».

Le temps passe, rien ne s’arrange. Je surprends à plusieurs reprises des «jeux» très dérangeants entre les enfants. Par exemple: des petits garçons qui poursuivent les filles, les arrosent avec leurs gourdes en hurlant «Je te pisse dessus avec mon zizi!». Ce n’est qu’un exemple...


Et là, oui, je suis devenue cette mère qui prenait l’école pour une garderie, n’y mettant ma fille que lorsque je ne pouvais faire autrement.

Une autre maman de mes amies venait chaque jour aux heures de récré, avec son bébé en poussette, surveiller que tout se passait bien pour nos enfants, plus sensibles, plus posés que les autres. Elle a été convoquée par la directrice sur plainte des maîtresse, accusée de

Bien sûr la maitresse finit par se plaindre du manque d’assiduité, je lui renvoie les problèmes de surveillance... J’ai juste droit à un petit «on fait ce qu’on peut» qui ne me satisfait pas.

Et là: cerise sur le gâteau! Il y a un début d’enquête auprès de notre voisinage : elle est trop sage, notre fille, elle ne bouge pas, ne dit pas de gros mots, c’est louche... Et si nous étions des parents maltraitants?

La maîtresse commence à interroger tous les autres parents avec lesquels elle nous sait en contact plus ou moins proches.

Par chance, tout le monde nous connaissait assez bien, malgré notre arrivée récente dans le quartier et tous ont eu la même réponse : j'étais un modèle d'éducation sans violence, notre chez nous respirait la "zenittude".

Avertie par ces autres parents, je réagis vite, mets les choses à plat une bonne fois pour toutes avec cet inscrit', qui s'excuse maladroitement en passant. La fin de l’année se déroulera sans problème ni nouvel incident, mais Louise passe ses récréation collée au groupe de maîtresse.

Puis nous avons redéménagé trois ans plus tard. Louise est chanceuse, la suite de sa scolarité se passera à peu près sans encombre, du moins pas plus que la moyenne.

Reste que sa timidité maladive continue aujourd'hui encore de lui jouer des tours, et que, chaque année, je suis systématiquement convoquée par l'ensemble du corps enseignant pour me parler des problèmes comportementaux de Louise, qui "snobe" ses professeurs, refuse de leur réponde et de les regarder dans les yeux, même lorsqu'ils crient et menacent... Comme c'est surprenant.



Vous souhaitez témoigner à votre tour, en votre nom, ou celui de votre enfant? Raconter votre parcours scolaire ou désco?

Racontez-moi, je vous recontacterai :

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